La grue de Curiosity dessine une patte d’oie

On achève bien les grues volantes. Après avoir parfaitement accompli sa tâche, ce dispositif novateur de la mission MSL, le seul à même de déposer en douceur une telle masse à la surface de la planète rouge, avait pour destin de s’éloigner à bonne distance du rover avant de s’écraser au sol.
Même si tout s’est parfaitement déroulé, cette image est riche d’enseignements : elle fournit aux ingénieurs qui ont conçu la grue des informations sur la façon dont l’engin s’est effectivement comporté par rapport à ce qui était anticipé.
Le scénario initial était le suivant : dès que Curiosity toucherait le sol, les câbles qui le reliaient à la grue seraient coupés et celle-ci s’inclinerait à 45° pour aller s’écraser suffisamment loin afin de ne présenter aucun danger pour le rover.
D’après la forme très allongée des éjectas de poussière visibles sur cette image en fausses couleurs prise par la sonde MRO, on déduit que la grue est arrivée au sol avec un angle rasant, signe qu’elle s’est bien inclinée comme prévu. Les points blancs qui parsèment les traces bleutées sont sans doute des débris de la grue.
Autres vestiges de l’arrivée de Curiosity sur Mars le 6 août 2012, le parachute et le bouclier arrière grâce auxquels le rover a pu traverser l’essentiel de l’atmosphère martienne sans encombre. On distingue même le liseré orange marquant le bord de la corolle du parachute.

MRO a également saisi depuis l’orbite les traces laissées par Curiosity au cours de ses 29 premiers jours de présence sur Mars.

Ces traces présentent elles aussi un intérêt scientifique car l’analyse de leur érosion au fil du temps mettra en évidence l’action du vent martien. Les traces circulaires encadrant le point de départ de Curiosity ont été laissées par le souffle des rétrofusées de la grue volante.